Hommage de la Fraternité Chrétienne

Aujourd’hui, nous perdons un ami de plus de 25 ans. Comme vous tous, sa disparition soudaine, nous attriste et nous bouleverse. Comme pourrions-nous imaginer qu’une personne aussi active et aussi dynamique, puisse être emportée aussi brutalement ?

C’est Sœur Françoise Vandermeersch qui nous avait présenté Mr Le Huy Can à la fin des années 80. Ils se connaissaient déjà depuis longtemps. Chacun avait lutté pour un Vietnam indépendant.

La paix revenue, et alors que la presse se tournait vers d’autres horizons, ils n’ont pas cessé de œuvrer pour venir en aide et pour faire connaître les besoins des peuples du Vietnam.

Pour Sœur Françoise, qui avait consacré une grande partie de sa vie au Sud-Est asiatique, Mr Le Huy Can incarnait les qualités vietnamiennes faite de dignité, de droiture, d’honnêteté, et de générosité en un mot d’humanisme.

Mr Le Huy Can était le vice-président de notre association la Fraternité Chrétienne avec le Vietnam, le Cambodge, et la Laos. Son aide nous était très précieuse, il nous servait de guide et sa grande connaissance du Vietnam nous était très utile dans l’élaboration de nos projets. Il nous avait fait un grand honneur en acceptant de participer à nos réunions de bureau. Son tact, sa discrétion, sa générosité faisaient l’unanimité.

Grâce à lui, nous avons pu connaître et découvrir la ville de Hué. Sans son travail, sans ses démarches, cette ville martyrisée, meurtrie par la guerre, aurait mis beaucoup de temps à renaître. Des générations de jeunes scouts français ont pu ainsi grâce à lui aider, reconstruire et apprécier cette ville. Mr Le Huy Can a été un ambassadeur important de la ville impériale. Hué a pu ainsi retrouver son lustre et son rayonnement culturel d’antan.

La Fraternité Chrétienne est triste, ses bénévoles ont perdu un compagnon de route fidèle et dévoué.

Mais nous n’oublierons pas Hué.

Dans cette ville, nous avons encore de nombreux parrainages qui assurent l’instruction des enfants.

A Hué, nous soutenons des classes de Cœur pour les enfants qui ne peuvent suivre l’école, nous aidons à reconstruire des classes, et, enfin nous soutenons un programme de coopération pour lutter contre la malnutrition.

Grâce à Mr Le Huy Can, nous gardons de nombreux contacts avec les médecins de Hué qui ont été internes dans les hôpitaux français et que la Fraternité a reçu à chaque rentrée universitaire durant près de 20 ans.

Nous vivons une époque troublée et difficile. Le développement économique désordonné désorganise une société vietnamienne fragilisée par les années de guerre. Des personnes comme Mr Le Huy Can nous rappellent les valeurs ancestrales du Vietnam. Plus que jamais nous avons besoin de repères. L’avenir du Vietnam ne pourra se construire valablement que sur ces traditions millénaires.

La perte d’un grand ami est toujours douloureuse. Le plus bel hommage que nous pourrions lui rendre à la Fraternité serait de continuer l’œuvre qu’il a entrepris en faveur des enfants les plus déshérités de cette belle ville de Hué, qu’il a tant aimée.