Je suis Hồ Công
Tâm, le fils de la soeur de M. Lê Huy Cận.
Mme Bich Hà,
directrice de l'hôtel Parkview à Hué, m'avait posé un certain nombre de
questions mais, en réalité, de mon oncle je n'en savais que très peu. D'après
ce que m'a raconté ma mère de son vivant, d'après les causeries chez nous avec
l'oncle Cân
chaque fois qu’il revenait au pays, d'après les dires des gens de sa génération
et de la famille à Dông Hoi (car actuellement je vis plutôt à Hà Noi), je peux résumer ainsi
:
Mon grand-père
maternel (le père de l'oncle Cân) s'appelle Lê Huy Tiến : jeune, il faisait du
commerce puis, après avoir épousé ma grand'mère, il tenait une officine de
médecine chinoise. Il s'occupait beaucoup à faire oeuvre de bienfaisance. Il
s'investissait énormément dans l'éducation de ses enfants. Bouddhiste, il était
très généreux, toujours prompt à venir en aide aux autres, mais aussi très stricte
quant à l'éducation de ses enfants car il voulait par-dessus tout que ceux-ci
réussissent brillamment leurs études et cela, l'oncle Cận nous le rappelait
souvent pour nous pousser à bien travailler. C'est pour cela que les gens
l'aiment beaucoup et l'ont élu chef de notre quartier. Ma grand'mère (la mère
de l'oncle Cân) s'appelle Bùi Thị Phùng, était une épouse affectueuse et une
mère tendre et dévouée, faisant le commerce du riz et des poissons. Elle n'a eu
que 2 enfants. Que mon oncle et ma mère avaient pu poursuivre les études
jusqu'au Bac, cela était très rare à l'époque, c'était dû sans nul doute à
l'impulsion et aux sacrifices des parents.
Les parents de
mon oncle sont décédés assez tôt (la mère en 1949, le père peu après en 1950).
A ce moment, mon oncle (19 ans) faisait ses études à Hué et n'avait pas encore
son Bac. En 1950, il partit en France pour les études supérieures car il avait
obtenu une bourse d'études "Bao Dai" (à l'époque, ma mère n'était pas encore
mariée et travaillait pour envoyer de l'argent ainsi économisé à mon oncle).
Pendant ses
années d'étudiant en France, l'esprit toujours orienté vers la patrie
lointaine, mon oncle a beaucoup participé à des manifestations avec diverses
associations toujours dans le but d'œuvrer pour la grande cause de libération
nationale.
En 1972, mon
oncle ainsi qu’un certain nombre de vietnamiens de France ont été invité par le
gouvernement de la République Démocratique du Vietnam pour témoigner de
l'atrocité de la guerre que l'impérialisme américain mène au Sud du Vietnam. La
délégation a été accueillie par M. Pham Vân Dong et M. Võ
Nguyên Giáp. Une visite de la ligne de démarcation, le 17è parrallèle, qui
coupait le pays en 2, a été envisagée. Lorsque la délégation a atteint la
province de Quang Bình, la bataille y faisait rage et il n'était plus question
de continuer vers le Quang Tri. Puis le Gouvernement a ordonné de rebrousser
chemin vers Hà Nôi.
Quand il était
encore en activité, et même à la retraite, le coeur toujours tourné vers le
pays, mon oncle ne s'était jamais arrêté d'agir au sein d'associations
humanitaires ou d'organisations pour aider Huế et le Quảng Bình.
En 2001, le
président de la République Socialiste du Vietnam l'a décoré de la Médaille de
la Résistance de 1ère Classe pour ses
activités dans la guerre américaine, pour la libération nationale.
En 2003, mon
oncle a reçu un certificat d'honneur du ministère des Affaires Étrangères pour
la contribution de son association "Les Amis de Huế " à faire
connaître la ville de Huế et à ses efforts pour rapprocher celle-ci avec
diverses localités françaises.
Mon oncle voue
un amour sans borne et se dévoue complètement à ses enfants. Ma
mère m'a souvent raconté : quand Hương Mai était encore nourrisson, elle
refusait de prendre le biberon à cause de la tétine en caoutchouc qui était
trop dure. Eh bien, mon oncle s'est mis à mâcher le bout de la tétine pendant
qu’il travaillait au bureau pour le rendre plus souple afin que Hương Mai
puisse enfin têtiner.
A nous aussi,
ses neveux, il nous témoigne d'une grande affection.
Son nom de baptême bouddhiste est "Lê Dạt".
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